Et si je veux payer, moi? (dons)

— Ah oui, je vois… Vous êtes de ce genre-là.

— Quel genre ?

— Le genre de doux rêveurs baba cool qui font tout gratuit. Les entrées libres, les ateliers ouverts à tous… le monde des Bisounours, quoi.

— (sourire) On entend ça parfois, oui. Mais si tu creuses un peu, c’est pas du tout une question de naïveté. C’est un choix politique, éthique et très concret.

— Ouais enfin… vous ne croyez pas que c’est un peu de l’assistanat ? À force de tout offrir, vous entretenez la dépendance.

— Ce qu’on entretient surtout, c’est la possibilité de venir, même quand on galère. Même quand on ne peut pas “se le permettre”. L’accès libre, ce n’est pas “tout gratuit”, c’est dire : l’argent ne doit pas être un filtre à l’imaginaire.

— Mais du coup, vous vivez de quoi ?

— De trésors invisibles : subventions, partenariats, entraide… et aussi des gens comme toi, qui nous demandent : “et si moi je veux payer ?” Parce que oui, tu peux. Et ça compte.

— Ah. Donc en gros je peux venir sans payer… mais je peux aussi mettre un billet si j’ai aimé ?

— Exactement. C’est un cercle de confiance : on ouvre grand les portes, et chacun·e donne ce qu’il peut, ce qu’il veut, ce qu’il sent juste. On ne “fait pas payer” — mais on invite, qui veut, à contribuer.

— J’avoue, c’est beau. Mais ça tient debout, votre modèle ?

— C'est pas vraiment un modèle...ou alors le fameux modèle du rhizome. Ça pousse de travers, ça se propage, ça résiste. Ce n’est pas une grosse machine rentable, c’est un écosystème vivant, fait de récits, de liens, de dons. C’est fragile parfois. Mais ça tient debout. Parce que les gens répondent.

— Ok, je comprends mieux. Cool. Je vais mettre ce que je peux.

— Y’a une boîte à dons. Et un onglet "DONS" sur le site Internet, si tu veux faire ça en mode discret et techno. Et on te dit merci: ça fait chaud au cœur.